Le Centre Ouest Africain de Service Scientifique sur les Changements Climatiques et l’Utilisation Adaptée des Terres dont l’acronyme en anglais est WASCAL (West African Science Service Center on Climate Change And Adapted Land Use), a procédé ce samedi 11 novembre 2016, à la soutenance de these de doctorat de l'etudiant Anikopolo dont le theme etait Ecological characteristics of elephant (Loxodonta africana Blumenbach, 1797) habitat within protected areas network Oti-Keran-Mandouri in Togo
Abstract
The complex of protected areas Oti-Keran-Mandouri (OKM) is a key biodiversity area in Togo. It is listed as Ramsar site, as International Bird Area and considered as conservation corridor for the African savanna elephant. However, its habitats are under increasing anthropogenic pressure. Therefore, social survey, remote sensing, geographic information system and vegetation sampling were combined to assess the occurrence frequency of elephant from 2010 to 2013, the potential elephant habitat, the dynamics of different land cover within this habitat from 1987 to 2013 and its vulnerability to anthropogenic pressure and climate change. Presence of elephants (one to three or four and even eleven) was reported to occur in villages surrounding OKM with some located more than 10 km away from the borders of OKM. However, the potential elephant habitat is about 30 % the current area of OKM and it is 81.81% fragmented. From 1987 to 2013, natural habitats regressed to the profit of croplands with wetlands being the main contributor. Three main habitat change processes leading to landscape anthropization were identified. These are attrition in forests and savannas, dissection in wetlands and creation in croplands. Two ecological gradients influencing the distribution of plant species and seven plant communities were identified. The analysis of the socio-ecological system revealed that some adaptive strategies to climate change like recessional agriculture are detrimental to biodiversity conservation. Moreover, resident communities expressed no interest in the conservation of this area and suggested its release for them to increase their agricultural land. Population growth, former and current management inadequacy and climate change appeared to be the main drivers of habitat fragmentation and biodiversity loss in this region. The restoration of this complex of protected areas will be only successful if resident communities are put at the heart of the conservation system.
Key words: Biodiversity, Conservation, Habitat suitability, Landscape process, Socio-ecological system.
Résumé
Le complexe d’aires protégées Oti-Kéran-Mandouri (OKM) est un refuge de biodiversité au Togo. Il est classé comme site Ramsar. C’est une aire d’importance internationale pour les oiseaux et considérée comme un corridor de conservation pour l’éléphant de savane en Afrique de l’Ouest. Cependant, ses habitats sont sous l’emprise croissante de la pression anthropique. Aussi, l’évaluation de la présence des éléphants sur cette aire et ses environs de 2010 à 2013, l’habitat potentiel des éléphants, sa dynamique de 1987 à 2013 et sa vulnérabilité au changement climatique et aux pressions antropiques a-t-elle été faite en assossiant les enquêtes sociales, la télédétection, le système d’information géographique et les relevés de végétation. La presence d’éléphants (un à 11) a été rapportée dans les villages environnant OKM avec certains localisés à plus de 10 km des limites de OKM. Toutefois, l’habitat potentiel de l’éléphant est à 81,81% fragmenté et occupe environ 30% de l’aire actuelle de OKM. De 1987 à 2013, les habitats naturels ont regressé au profit de terres cultivées avec les terres humides etant le principal contributeur. Environ 17% des terres humides ont été converties en terres cultivées alors qu’environ 13% et 2% des savanes et des forêts respectivement ont été converties. Trois principaux processus de changement des habitats entrainant l’anthropisation ont été identifiés. Il s’agit de l’attrition au niveau des forêts et dans les savanes, la dissection au niveau des terres humides et la création au niveau des terres cultivées. Deux gradients écologiques influençant la distribution des plantes et sept communautés de plantes ont été identifiées. L’analyse du système socio- écologique a montré que certaines stratégies d’adaptation au changement climatique comme l’agriculture de contre saison, ne sont pas favorables à la conservation de la biodiversité. En plus, les communautés riveraines disent n’avoir aucun intérêt dans la conservation de cette aire et suggèrent sa liberation pour leur permettre d’augmenter la superficie de leur champ. La croissance démographique, l’inadéquate gestion et le changement climatique paraissent être les facteurs principaux de la fragementation des habitats et de la perte de la biodiversité dans cette région. La restoration effective de ce complexe ne pourra être faite qu’en plaçant les populations riveraines au centre du système de conservation.
Mots clés: Biodiversité, Conservation, Habitat potentiel, Processus paysager, système socio-économique.